Bernard Plantive

Hors des débats, avis, certitudes et controverses sur la notion de forme signifiante, et sans s’interroger ici sur la question de savoir si l’esprit subsume les composantes formelles de l’œuvre, espérons qu’il reste la possibilité de dire et d’éprouver qu’une œuvre peut aussi être connue par les sens.

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Autour de nous, les pétales sont multiples et omniprésents, microscopiques ou monumentaux, palpables sinon immatériels. Ils sont à voir et à envisager, fût-ce indiciblement.

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Percevoir une œuvre est une phénoménologie qui place le spectateur entre réalité et réalisation, fouille la notion qu’il a de son propre environnement, et mutatis mutandis, le pousse à sonder l’investigation menée par l’artiste. Une dialectique nécessaire en ce que l’on a besoin de l’expérience de l’autre pour dégager une notion complète d’une connaissance particulière.

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Regarder, respirer, toucher des fleurs est d’une simplicité qui tient à leur permanence, non de leur signification mais de leurs formes, non de leurs propriétés mais de leurs odeurs. De plus nous font-elles rêver, même si certains ratiocineurs iraient jusqu’à les nommer « postulats naturels ».

L’artiste confronte le postulat à l’expérience, en remettant en cause les tautologies de son univers, de notre univers.

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Alors, nous qui rencontrons aujourd’hui sa réflexion, souvenons-nous que les instants sont brefs quoique éternels, que les évidences ont droit au frisson, et que saisir ce qu’il nous propose c’est un peu regarder un bouquet de fleurs, nonobstant l’insolite du vase.

                                                                                                                                        Renaud Dechamps

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